Bilan de mes interventions en soutien à l'agriculture, poumon économique local, régional et national
Au cours des derniers mois, je suis intervenu à plusieurs reprises sur des sujets liés à l'agriculture. En effet, mes contacts réguliers avec la profession, au bureau ou à l'extérieur, me permettent d'être en alerte sur les projets de loi ou dispositions qui pourraient affecter ou pénaliser les exploitants agricoles.
En février 2015, comme je l'avais déjà fait en avril et décembre 2014, je me suis élevé contre l'adoption d'un statut de l'animal. En effet, l'animal est désormais défini, dans le Code civil, comme un "être vivant doué de sensibilité". Cette notion aura des conséquences majeures pour les éleveurs, pour les abattoirs qui pourraient se trouver dans des conflits juridiques très difficiles et subir des pressions insurmontables.
Le 11 mars, je suis intervenu lors de la séance des questions d'actualité au gouvernement afin d'nterpeller le Ministre de l'Agriculture sur la situation critique des abattoirs AIM, suite aux désistements successifs des repreneurs potentiels. Après avoir rappelé les graves menaces qui pesaient sur les 400 emplois directs, ainsi que le déficit de compétitivité des abattoirs français face notamment aux allemands et aux espagnols, j'ai demandé au Ministre le soutien de l'Etat pour apporter des réponses à la fois conjoncturelles, d'urgence, et structurelles sur le coût du travail qui est, en France, beaucoup trop élevé.
Le 18 mai, j'ai assisté, à l'invitation de la FDSEA de la Manche, à une télé-déclaration des surfaces éligibles au titre de la PAC. Seul parlementaire présent, j'ai pu mesurer la complexité de l'exercice. En effet, suite à la réforme de la PAC, les agriculteurs ne disposaient pas à cette période de l'ensemble des informations. Ainsi, les cahiers des charges des mesures agroenvironnementales et climatiques ne sont toujours pas connus et validés. C'est pourquoi, au regard de cet état de fait, je suis intervenu auprès de la DDTM de la Manche et du Ministre de l'agriculture afin qu'aucune pénalité ne soit appliquée en 2015 pour les dossiers qui feraient apparaitre des erreurs ou des carences. J'ai demandé que, durant cette période transitionnelle, les contrôles soient menés dans le souci de la pédagogie et de l'accompagnement.
Le 10 juin dernier, avant même que la mobilisation des agriculteurs ne prenne l'ampleur que l'on connait aujourd'hui, j'ai à nouveau posé une question d'actualité au Ministre de l'Agriculture. J''ai souligné l'impasse dans laquelle se trouvaient les agriculteurs, en particulier les jeunes, face à une guerre des prix qui les étrangle. J'ai cité, à l'appui de mon propos, des chiffres qui sont révélateurs. Dans la Manche, la production de 1 000 litres de lait revient à 379€. Or le prix moyen payé, en 2014, est de 356 €. Soit un manque à gagner de 23€. La preuve, s'il en était besoin, que les agriculteurs produisent à perte ! Ce qui nous amène nécessairement à réfléchir à la répartition de la valeur au sein de la filière agricole. A l'évidence, le rapport de force entre l'amont et l'aval est déséquilibré. Les agriculteurs en sont les victimes. A l'issue de cette question, j'ai à nouveau demandé au Ministre de réunir les acteurs concernés afin que les prix d'achat des prix agricoles soient revus à la hausse.
Le 10 juillet, je me suis associé à l'initiative de mon collègue député et ancien Premier Ministre François Fillon en cosignant une lettre au Président de la République pour l'inviter à agir sans tarder en faveur des agriculteurs.
Enfin, le 23 juillet, j'ai déposé sur le bureau de l'Assemblée nationale une proposition de résolution tendant à créer une commission d'enquête parlementaire afin d'examiner les conditions de fixation des prix en agriculture. En effet, au-delà des mesures d'urgence qui peuvent être mises en place par l'Etat, il convient de trouver une solution pérenne qui passe par un nécessaire rééquilibrage des pouvoirs au sein de la filière. Les agriculteurs ne font pas l'aumône, ils ne demandent pas d'argent. Ils veulent simplement vivre de leur travail, grâce à des prix rémunérateurs. L'agriculture est, pour notre pays, un véritable poumon économique. Nous ne pouvons pas laisser la maison brûler !
Naturellement, sur de tels sujets, il n'est pas question de se diviser. Je le répète : je suis prêt à m'associer à toutes les initiatives qui pourraient être menées. Au-delà des élus, cet esprit de rassemblement doit également prévaloir au sein de la filière : producteurs, transformateurs, distributeurs, il faut avancer.