La délicate question des migrants et réfugiés
Ce mercredi après-midi, à l'Assemblée, se déroulait un débat sur les réfugiés, faisant suite à celui, mardi, sur la Syrie. Les deux questions sont d'ailleurs en partie liées. Questions délicates.
Bien sûr nous devons faire preuve d’humanisme et de générosité à l’égard des réfugiés qui quittent leurs pays, la Syrie et la Lybie en particulier, en raison des conflits qui font rage.
L’Europe doit être à la hauteur des valeurs humanistes qui sont les siennes, se souvenir également de son histoire, et chaque Etat-membre doit prendre sa part. Toutefois, pour que l’accueil se mette en place dans les meilleures conditions, il faut pouvoir proposer aux réfugiés un accueil global (logement, mobilité, travail..) et un accompagnement spécifique, entre autres avec les services sociaux, pour les démarches administratives, la scolarisation des enfants, l’apprentissage de notre langue.....
Dans ce sens, nos petites communes rurales de la Manche, par exemple, parce qu’elles ne disposent pas de ces services, ne peuvent pas toutes accueillir des populations de manière convenable. Il faut veiller à ce point et à rester équilibré. Une impréparation conduirait à des excès comme on peut en voir dans d'autres États. Ce n'est pas ce que nous voulons.
Par ailleurs, au niveau national, j’ai cosigné la proposition de résolution de mon collègue député, et ancien ministre, Frédéric LEFEBVRE appelant à une initiative française pour obtenir la mise en place par l’Europe sur les côtes libyennes de camps de réfugiés et de postes frontières pour secourir les familles fuyant la guerre. C’est une démarche complémentaire à l’accueil de réfugiés. L’Europe doit organiser des camps de réfugiés sécurisés sur la frontière libyenne, entre autre , en relation avec les autorités du pays, avec des conditions d’hébergement exemplaires permettant aux autorités européennes de vérifier les identités et les provenances afin de déterminer ceux qui ont droit à l’asile en Europe.
Ainsi la mobilisation des financements européens sera optimisée pour secourir les familles qui fuient la guerre en évitant qu’elles soient victimes de l’amalgame avec des flux de migrants économiques et qu’elles tombent entre les mains de filières de passeurs au péril de leurs vies.
En résumé, l’impératif humaniste qui guide mon action m’amène à envisager, de concert, l’accueil encadré des populations en France, dans le département, sans oublier l’intérêt à moyen terme des pays d’origine qui ne doivent pas être « vidés » de leurs forces vives, au risque d’hypothéquer de manière durable leur avenir.