Rendez-vous manqué à l'Assemblée Nationale sur la proposition de loi agricole
Un rendez-vous hélas manqué
L'Assemblée nationale devait examiner ce jeudi matin une proposition de loi, venant du Sénat, visant à assurer une meilleure compétitivité de l'agriculture française et tenter de répondre à la crise actuelle.
Préparée avec soin et en liaison avec les professionnels eux-mêmes, cette proposition de loi constitue un ensemble cohérent dans les domaines commerciaux, économiques, fiscaux, et administratifs.
Les difficultés conjoncturelles des secteurs agricoles masquent en effet, en réalité, une faiblesse structurelle des filières d'élevage.
Cette proposition visait donc à mieux équilibrer les relations contractuelles entre producteurs et distributeurs tout en permettant une meilleure information du consommateur sur l'origine du produit.
Elle visait, aussi, à faciliter l'investissement et à mieux gérer les risques financiers en agriculture.
Enfin, elle visait à alléger les charges fiscales et les contraintes administratives, en matière d'ICPE par exemple.
Au lieu d'un débat qui aurait pu être constructif, c'est une fin de non recevoir qui est à déplorer. L'opposition, qui défendait le texte n'a jamais prétendu qu'il s'agissait de LA réponse absolue à toutes les difficultés actuelles, mais la majorité a préféré faire voter une motion de rejet avec le soutien du gouvernement et du ministre Le Foll en particulier. Le débat, attendu, sur le texte n'a donc pu avoir lieu.
Philippe Gosselin, orateur du groupe Les Républicains sur cette motion de rejet, a dénoncé cette attitude.
"Alors que nos campagnes s'enflamment, que le désespoir et la désespérance sont de plus en plus ressentis de jour en jour, que malheureusement des situations personnelles, avec des suicides, sont aussi à déplorer, la majorité ne trouve rien de mieux que de botter en touche" a-t-il déploré.
C'est un rendez-vous manqué, car c'était sans doute la dernière occasion du mandat actuel d'avoir un vrai débat, en séance publique, dans l'hémicycle sur l'agriculture.
« Ce n'est pas digne.
Si le gouvernement ne peut évidemment tout régler, et si le ministre ne peut être responsable de tout, au moins l'échange constructif aurait-il permis d'avancer.
L'agriculture française n'est ni de droite ni de gauche, elle est un des fleurons de la Nation, et elle doit le rester.
Il faut s'en donner les moyens. Ce n'est pas le chemin pris aujourd’hui ».