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Retour sur le déplacement aux Etats-Unis avec les jeunes Carentanais : hommage à nos libérateurs
Depuis plusieurs années, le lycée de Carentan s’intéresse aux Etats-Unis et, en 2013, à l’initiative d’un professeur d’histoire-géographie, Patrick Fissot, un groupe de lycéens s’y est rendu. Au retour, l’idée a germé d’un possible autre séjour, en lien avec le 70ème anniversaire du Débarquement. « Et si nous apportions du sable des côtes normandes à ceux des vétérans qui ne pourraient venir en 2014 !? ». Chiche ! Le projet était lancé, les financeurs sollicités ! Et voilà comment le député de la Manche que je suis, se jette, avec quelques fonds parlementaires en soutien, dans l’aventure naissante et dans ce projet initial modifié par la suite.
Peu après, le Conseil Régional de Basse-Normandie lance une initiative, un appel à projets, en partenariat avec le rectorat de Caen : « 70 voix de la Liberté ». Il s’agit de permettre à des lycéens, des collégiens, de rencontrer 70 témoins du Débarquement et de la bataille de Normandie. Si certains ne peuvent se déplacer, comme certains vétérans américains, alors ce sont les jeunes qui iront au devant d’eux ! Ainsi, sur les 70 rencontres, 52 auront lieu en Basse-Normandie, 18 à l’étranger.
Voilà le Lycée de Carentan Sivard de Beaulieu retenu, avec une classe de terminale. Ne restait plus qu’à partir. C’est chose faite, une dizaine de jours, fin janvier 2014. Du 24 au 29, à l’initiative du Conseil Régional de Basse-Normandie, nous avons la joie et le privilège de les accompagner en partie à Washington. Nous ? Une délégation d’élus de sensibilités politiques diverses, de plusieurs collectivités de la Manche et du Calvados, autour du Président de Région, Laurent Beauvais. Si parfois les options économiques, politiques diffèrent, il importait d’afficher, ici, notre unité.
Le message du D-Day, est en effet un message de reconquête : de la Paix, de la démocratie. Ce sont des biens communs !
Pendant cinq jours, nous avons donc, pour l’essentiel, fait programme commun avec les Jeunes, à la rencontre des vétérans qui ont livré leur témoignage. Des témoignages toujours empreints d’émotion à l’évocation des camarades tués mais aussi de l’accueil reçu. Oui, comme le souligne Henry Morgan, 24 ans en 1944 : « La liberté n’est pas gratuite ». James A. Huston, 26 ans alors, confiait que le « secret de la liberté, c’est le courage ! ». William Notley, Herbert Levy apportent aussi leurs témoignages. Ensemble, ils ont tous signé la pétition pour le classement des plages du Débarquement au patrimoine Mondial de l’UNESCO. C’était aussi un des aspects du déplacement des élus. Nous en avons donc profité pour défendre le projet de classement des plages auprès du Sénat Américain et de la hiérarchie militaire américaine.
Avec le témoignage des vétérans, chacun a pu comprendre que la guerre n’est jamais désincarnée. Qu’elle est faite d’hommes et de femmes et pas seulement de stratégies militaires. L’émotion était palpable chez tous les lycéens, attentifs à recueillir ces confidences, ces souvenirs qui ont d'ailleurs été intégrés dans trois « arbres de la liberté » dont un a été implanté à Utah Beach ce matin.
Emotion encore, quand à l’Ambassade de France, une douzaine de vétérans, âgés de plus de 90 ans, ont été décorés de la Légion d’Honneur ou au cimetière militaire d’Arlington lors du dépôt de gerbe, officiel, dans un froid glacial, au milieu des 250.000 tombes de ce cimetière militaire qui domine Washington.
Une belle initiative donc, dont il faut remercier la Région mais aussi les acteurs premiers de cette opération : les lycéens et leurs enseignants. Sans oublier leur implication pour que le présent projet voie le jour !
Il est réconfortant de voir que l’Histoire s’écrit avec les jeunes aussi. C’est une belle claque à ceux qui doutent de l’engagement de notre jeunesse.
Pour terminer, ce déplacement a aussi été l’occasion de proposer le vote d’une résolution d’hommage dans nos deux parlements. Un texte voté dans des termes identiques à l’Assemblée nationale française et au Sénat américain, cela a forcément une grande force symbolique ! Pour notre part, les débats ont eu lieu le 6 mai 2014 et le texte a été voté à l’unanimité. Réjouissante unanimité, pour un moment solennel, empreint d’émotion, que je ne suis pas près d’oublier, après être monté à la tribune.
70 ans après ce D-Day, on mesure bien le prix du sacrifice de 1944. Bien sûr il y a un enjeu commémoratif dans cette « bataille de Normandie » qui deviendra, selon le mot du Général de Gaulle, « la bataille de France ». Mais l’essentiel réside bien dans les valeurs qu’il faut défendre sans cesse : le respect, la liberté, la démocratie. C’est ce terreau que sont finalement allés chercher les jeunes de Sivard de Beaulieu aux Etats-Unis. C’est ce terreau qu’ils nous rapportent pour enrichir notre réflexion et notre action collective, mais pourquoi pas aussi individuelle, au service de la Paix.
Inauguration de l'arbre de la liberté à Utah Beach ce matin
Ce lundi 2 juin a été inauguré à Utah Beach, devant le musée du débarquement, un des trois "arbres de la Liberté".
C’est avec beaucoup d’émotion que j’ai participé ce matin à l’inauguration de l'arbre de la liberté d’Utah Beach. Cette œuvre de l'artiste Hervé Mazelin a été réalisée en grande partie par près de 2 500 lycéens de la région Basse-Normandie. On peut lire sur les 70 feuilles en métal de la sculpture les témoignages de 70 vétérans rencontrés par les lycéens au cours de ces derniers mois. Tel que « Point de bonheur sans liberté. Ni de liberté sans courage »
Pour l'occasion, neuf vétérans du D-Day étaient présents. Marie-Thérèse Lavieille, enfant témoin à la Haye-du-Puits en 44, ou Bernard Dargols, GI’s français débarqué, lui, le 8 juin à Omaha, Curtis Isaac Phillips, Charles Wilson, Herbert Levy, Jak Port, William Notley, Frank Towers, Claude André.
Le rôle des vétérans à l’égard des jeunes générations est essentiel. Comme les racines de l’arbre, ils accueillent la sève, ils sont la continuité qui donnera le fruit : la nouvelle génération enracinée dans notre histoire pour faire société
Cette journée a été aussi marquée par le retour de Charles Wilson qui n'avait que 18 ans lorsqu'il a débarqué sur la plage de Utah le 6 juin 1944. C’était la 1ère fois depuis 70 ans qu’il revenait en ce lundi 2 juin.