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Dépénalisation du cannabis : une fausse bonne idée
Philippe Gosselin, Député de la Manche, dénonce la proposition du Parti Socialiste visant à dépénaliser le cannabis. « Lever cet interdit serait une grave erreur. C’est en effet le pilier essentiel de notre politique de prévention contre la consommation de drogues. Il n’y a pas d’un côté des drogues douces et de l’autre des drogues dures ! Il n’y a que des drogues !
Le poids de l'interdit, et la moindre disponibilité du produit qui en découle, sont autant de facteurs qui aujourd’hui peuvent expliquer qu’en France, le niveau de consommation des drogues illicites soit relativement faible au regard d'autres substances. La moitié des jeunes de 17 ans qui ne consomment pas de cannabis disent ainsi ne pas le faire parce que c'est interdit.
Par ailleurs, la dépénalisation du cannabis conduirait immanquablement à sa banalisation et donc à une augmentation de la consommation. Or, n’oublions pas que le cannabis est une drogue qui a des répercussions sur la santé mentale des consommateurs réguliers !
Enfin, ne soyons pas angéliques, la dépénalisation ne permettrait pas de combattre le crime ni d'assécher les ressources des trafiquants. Ce serait sous-estimer les capacités d’adaptation de ces derniers. L’exemple du trafic de cigarettes est à cet égard fort éloquent. Marchandise universellement légale, elle constitue pourtant une ressource croissante de la criminalité organisée internationale.
Si la législation relative au cannabis était assouplie, les réseaux se réorienteraient vers la diffusion de substances plus dures telles que la cocaïne, l’héroïne ou les drogues de synthèse.
C’est pourquoi la dépénalisation est définitivement une fausse bonne idée tant ses conséquences sont extrêmement incertaines et potentiellement très néfastes. »
Sécurité routière : avançons ensemble dans le respect de chacun
Depuis le début de l'année 2011, on constate un vrai relâchement sur les comportements au volant. Déjà en janvier, nous déplorions une hausse de 10% des personnes tuées sur la route suite à un accident. Le mois d'avril a été encore plus meurtrier avec une augmentation de 20 %.
Cette recrudescence de la violence routière est inquiétante. Il fallait réagir.
La méthode d'action retenue, dans la précipitation, n'est à l'évidence pas la bonne. Ainsi, un minimum de concertation avec les associations œuvrant en faveur de la sécurité routière, celles représentant les usagers de la route (automobilistes, motocyclistes, cyclistes, piétons), les associations de victimes et la représentation nationale aurait été nécessaire et profitable. Le Parlement a en effet été totalement écarté !
Le Gouvernement aurait pu éviter une confusion "toxique". On ne tire rien de bon d’un message confus qui peut sembler contradictoire. En effet, pour être comprise, acceptée et appliquée, une réforme doit être expliquée.
Sur le fond maintenant.
On ne peut être que sensible aux drames que représentent les accidents de la route.
Depuis 2002, le nombre de tués sur les routes de France n'a cessé de baisser pour atteindre un chiffre historique de moins de 4 000 morts en 2010. En huit ans, ce sont près de 23 000 vies qui ont été épargnées. Des dizaines de milliers de blessés en moins et autant de familles qui ont évité une douleur terrible.
Ces résultats ne sont pas le fruit du hasard. Nous savons tous que, sans un cadre approprié avec un contrôle du respect de la législation et le risque de sanction, nous avons tendance à relâcher la vigilance. C’est pourquoi, nous devons à nouveau renforcer les contrôles, les contrôles de vitesse mais pas seulement.
En effet, il est évident que l'augmentation de la mortalité sur les routes n'a pas pour seule cause les questions de vitesse et le dépassement des limites. Alcool, médicaments, téléphones portables, distances de sécurité sont autant de facteurs à prendre en compte. Tout doit être mesuré et évalué.
C’est ce que fera la mission d'information parlementaire sur la sécurité routière décidée par l'Assemblée nationale mardi 24 mai. Elle s’attachera à préciser les causes et les évolutions de la mortalité routière. Elle proposera des solutions adéquates, pas seulement répressives mais également préventives, dans un souci pédagogique évident. La politique de sécurité routière, pour être efficace, doit en effet trouver un équilibre entre la prévention et la répression. Les sanctions doivent être proportionnées et justifiées.
Ainsi le système de récupération du permis à points, pour les petites infractions, va être assoupli tandis que les comportements les plus dangereux seront sanctionnés plus lourdement. Cela me parait logique et c’est pourquoi, avec mes collègues députés, j’ai voté, en début d’année, une modification de la loi allant dans ce sens. Désormais, s’il y a perte d’un seul point, le conducteur le récupérera dans un délai de 6 mois, au lieu d’un an actuellement, s’il ne commet pas de nouvelle infraction.
Quant à la totalité des 12 points, ils pourront être restitués au bout de 2 ans, au lieu de 3 ans, à la condition de ne commettre aucune autre infraction pendant le délai, et de n’avoir pas commis un délit ou une contravention de 4ème ou 5ème classe.
Pour les infractions les plus graves (4ème classe et au-dessus), le délai de récupération reste inchangé, à 3 ans. Il s’agit là de continuer à sanctionner sévèrement des infractions telles qu’un refus de priorité, le non-respect de l'arrêt au feu rouge ou de l'arrêt au stop, la circulation en sens interdit, ou encore la circulation de nuit sans éclairage.
Ces mesures, si elles s’accompagnent d’une meilleure pédagogie, me semblent de nature à dissuader les comportements dangereux sans toutefois brimer les automobilistes. Pour ce faire néanmoins, les radars embarqués ne doivent pas être placés n’importe où au risque d’être totalement contre-productifs. Les automobilistes ne sont pas des « vaches à lait ».
Donc oui au discernement et oui à la responsabilité individuelle et collective !
Sur la route, nous ne sommes pas seuls ! Un comportement individuel dangereux peut avoir des répercussions dramatiques sur une ou des victime(s) innocente(s). Ce n’est pas acceptable. Il faut lutter contre cette forme d’irresponsabilité en recherchant un équilibre nécessaire entre prévention et répression.
C’est pourquoi, si la forme actuelle n'a indéniablement pas été bonne, sur le fond, en mon âme et conscience, en tant que père de cinq enfants et au nom de tous ceux qui sont victimes d'accidents de la route, enfants ou adultes, je soutiens les démarches qui visent à sécuriser les usagers de la route.