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Le texte de Jean-Marc Ayrault relatif à l’euthanasie devant l’Assemblée nationale le 19 novembre : « un texte inutile » selon Philippe Gosselin

Jeudi prochain, l’Assemblée nationale examinera la proposition de loi relative au droit de finir sa vie dans la dignité déposée le 7 octobre dernier par Jean-Marc AYRAULT, Président du Groupe SRC à l’Assemblée nationale. Si cette proposition de loi pose un vrai débat, celui de l’accompagnement de la fin de vie, elle apporte une mauvaise réponse à cette question en proposant ni plus ni moins une légalisation de l’euthanasie dans notre pays.

Philippe Gosselin, Député de la Manche et secrétaire de la mission d’information relative à la révision des lois de bioéthique, souhaite rappeler sa position sur cette question délicate. Il est nécessaire de l’aborder dans un souci permanent d’écoute et de conciliation des opinions tout en rappelant que les sondages à ce sujet ne rendent pas compte de la complexité des choses.

« D’une part, cette proposition de loi est inutile car la loi du 22 avril 2005 relative aux droits des malades et à la fin de vie votée à l’unanimité par l’Assemblée nationale et sans vote contre au Sénat a introduit des dispositions permettant de prendre en compte l’ensemble des situations de fin de vie en proscrivant l’obstination déraisonnable, en autorisant l’arrêt de traitement y compris au risque de raccourcir la vie et en mettant en place une sédation d’accompagnement encadrée.
D’autre part, cette proposition de loi est imprécise. Elle reste beaucoup trop floue sur les critères et les conditions de mise en œuvre de la procédure. Qu’est ce qu’une souffrance physique ou psychique ne pouvant être apaisée et devant être jugée insupportable ? Qui appréciera ces critères – le malade, les médecins, l’entourage ? Comment appréciera-t-on la situation d’impasse dans laquelle se trouve la personne ? Ce flou est la porte ouverte à toutes les pratiques et à une interprétation extensive de la loi. C’est d’ailleurs le cas en Suisse où 30% des suicides assistés concerneraient des dépressifs selon une étude de l’université de Zurich.
Enfin, cette proposition de loi est dangereuse car contrairement à ce que l’exposé des motifs voudrait nous faire croire, il ne s’agit pas simplement d’un pas supplémentaire par rapport à la législation existante mais bien d’une démarche différente sur le plan éthique, moral et philosophique. C’est une démarche qui refuse de faire le choix de la solidarité. Regardons autour de nous, les rares pays européens qui ont autorisé l’euthanasie sont aujourd’hui confrontés à des dérives préoccupantes (extension du champ des malades, développement de pratiques mercantiles) qui les incitent à s’interroger sur l’opportunité de faire marche arrière. En juillet 2009, le comité des droits de l’Homme de l’Organisation des Nations Unies (ONU) a condamné les pratiques d’euthanasie aux Pays-Bas. Les Suisses envisagent quant à eux de restreindre la tolérance accordée au suicide assisté tandis qu’en Belgique, les professionnels de santé, alertés par la rapidité excessive de la procédure et l’absence de contrôle, sont de plus en plus divisés sur le sujet. »


C’est pourquoi Philippe Gosselin juge inopportune la proposition de loi de Jean-Marc Ayrault qui est par ailleurs loin de faire l’unanimité au sein du groupe SRC. En effet, près de 83 de ses membres ne l’ont pas cosigné et en particulier des médecins. « Il est en revanche nécessaire de faire connaître les dispositions qui prévalent actuellement. Nous devons faire un effort de pédagogie envers les milieux médicaux et l’ensemble de la population pour que chacun puisse s’approprier les nouveaux droits que la loi de 2005 a introduits. » conclut le député.



La Presse de la Manche - 19 novembre 2009

automobiles et cycles - environnement - bonus-malus. réglementation

Question n°63569
Ministère interrogé : Écologie, énergie, développement durable et mer

Texte de la question

M. Philippe Gosselin attire l'attention de M. le ministre d'État, ministre de l'écologie, de l'énergie, du développement durable et de la mer, en charge des technologies vertes et des négociations sur le climat, sur le malus automobile concernant les personnes handicapées. Si les personnes handicapées saluent la mise en place, dans le cadre de la loi de finances pour 2009, d'une exonération du malus automobile pour les personnes handicapées titulaires de la carte d'invalidité ou les véhicules spécialement aménagés et immatriculés en carrosserie « handicap », elles regrettent que cette exonération ne s'applique qu'à partir du 1er juillet 2009. En effet, le malus écologique concerne les véhicules immatriculés pour la première fois à partir du 1er janvier 2008. Une inégalité de traitement est dès lors introduite entre personnes handicapées, entre celles qui ont acquis un véhicule entre le 1er janvier 2008 et le 1er juillet 2009, qui ont dû acquitter le malus écologique, et celles qui ont effectué leur achat après le 1er juillet 2009. L'exonération de l'écotaxe pour les personnes handicapées visait à ne pas pénaliser tous ceux qui sont dans l'impossibilité de choisir un véhicule moins émetteur de CO2. La prise en compte du handicap ne saurait être à géométrie variable, en fonction de la date d'achat du véhicule. Il lui demande dans quelle mesure l'exonération du malus pourrait être appliquée de manière rétroactive à l'ensemble des personnes titulaires de la carte d'invalidité dès le 1er janvier 2008 ou comment une autre mesure compensatoire pourrait être envisagée.

Texte de la réponse (publié au JO le 25/05/2010)

Le bonus-malus est un dispositif incitatif qui a pour objectif de récompenser l'achat automobile écoresponsable : cette mesure est la première application du « prix écologique », décidé dans le cadre du Grenelle de l'environnement. Ce dispositif n'a pas vocation à pénaliser ceux qui sont dans l'impossibilité de choisir un véhicule moins émetteur de C02. Les difficultés que pourrait induire ce dispositif, pour les personnes handicapées qui sont dans l'obligation de procéder à des aménagements du véhicule financièrement lourds ou de choisir une voiture équipée d'une boîte de vitesse automatique, ont été prises en compte. Comme le précise l'article 1011 bis du code général des impôts, la taxe additionnelle due sur le premier certificat d'immatriculation délivré en France pour une voiture particulière, n'est pas due : a) sur les certificats d'immatriculation des véhicules immatriculés dans le genre « véhicule automoteur spécialisé » ou voiture particulière carrosserie « handicap » ; b) sur les certificats d'immatriculation des véhicules acquis par une personne titulaire de la carte d'invalidité mentionnée à l'article L. 241-3 du code de l'action sociale et des familles ou par une personne dont au moins un enfant mineur ou à charge, et du même foyer fiscal, est titulaire de cette carte. Ces dispositions s'appliquent depuis le 1er juillet 2009. Le principe de la non-rétroactivité constitue un principe important du droit commun. Une loi ne peut s'appliquer de façon rétroactive, sauf dans des circonstances exceptionnelles, et à condition que le texte ne le dise expressément. Aucune disposition de la sorte n'est actuellement envisagée.


retraites : généralités - âge de la retraite - handicapés. retraite anticipée

Question n°63877
Ministère interrogé : Travail, relations sociales, famille, solidarité et ville

 

Texte de la question

M. Philippe Gosselin attire l'attention de M. le ministre du travail, des relations sociales, de la famille, de la solidarité et de la ville sur les dispositions législatives qui régissent le départ en retraite des personnes handicapées. Depuis le 1er juillet 2004, les travailleurs handicapés à plus de 80 % peuvent bénéficier d'un départ anticipé à la retraite. Pour ce faire, il est à la fois nécessaire de totaliser 120 trimestres, dont un minimum de 100 cotisés, et d'avoir atteint l'âge de 55 ans. Toutefois, nombreuses sont les personnes handicapées qui, ne trouvant pas leur place au sein du système scolaire, ont commencé à travailler jeunes et totalisent donc 120 trimestres bien avant d'avoir atteint l'âge de 55 ans. C'est pourquoi il lui demande dans quelle mesure les travailleurs handicapés pourraient bénéficier d'une retraite anticipée, à la seule condition de totaliser 120 trimestres.

 

Texte de la réponse (publié au JO le 30/03/2010)

Les articles 24 et 99 de la loi n° 2003-775 du 21 août 2003 portant réforme des retraites prévoient une possibilité de retraite anticipée pour les personnes ayant travaillé tout en étant lourdement handicapées. Une pension de vieillesse peut être attribuée avant soixante ans à l'assuré qui remplit simultanément trois conditions : une durée d'assurance, une durée cotisée et un taux d'incapacité permanente pendant les durées requises d'au moins 80 %. La durée d'assurance et la durée cotisée exigées dépendent de l'âge de l'assuré à la date d'effet. À partir de 2009, la durée d'assurance et la durée cotisée exigées augmentent en fonction de l'année de naissance de l'assuré et sont récapitulées ci-dessous :
ANNÉE DE NAISSANCE1949195019511952APRÈS 1952
ges du départ 59 58 59 57 58 59 56 57 58 59 55 56 57 58 59
Durée d'assurance (trimestres) 81 92 82 103 93 83 114 104 94 84 124 114 104 94 84
Durée cotisée (trimestres) 61 72 62 83 73 63 94 84 74 64 104 94 84 74 64