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Question orale sans débat au Secrétaire d'Etat chargé des Transports


Première séance du mardi 1 février 2011

Présidence de Mme Catherine Vautrin, vice-présidente


 

Mme la présidente. La séance est ouverte.

(La séance est ouverte à neuf heures trente.)

Questions orales sans débat

Mme la présidente. L’ordre du jour appelle les questions orales sans débat.

 

État des lignes ferroviaires entre Paris et la Basse-Normandie


 

Mme la présidente. La parole est à M. Philippe Gosselin, pour exposer sa question, n° 1271, relative à l’état des lignes ferroviaires entre Paris et la Basse-Normandie.

M. Philippe Gosselin. Ma question s’adresse à M. le secrétaire d’État chargé des transports. Il s’agit d’ailleurs d’un sujet d’actualité, après le rappel à l’ordre lancé hier par le Premier ministre s’agissant du devoir de service public qu’a la SNCF.

Je voudrais en effet attirer votre attention sur les innombrables dysfonctionnements – c’est peu de le dire ! – des dessertes ferroviaires qui relient la Normandie à la capitale. Les conditions de circulation sur la ligne Paris-Cherbourg en particulier sont de plus en plus déplorables, voire indignes. Affichage et mises à quai tardifs, wagons fantômes, retards – encore ce matin, du reste ! – et pannes sont monnaie courante, sans oublier le nettoyage parfois un peu aléatoire et le manque d’eau dans les toilettes, mais j’arrête cet inventaire à la Prévert.

Souvent, encore, ce sont les feuilles qui tombent à l’automne – comme c’est ballot ! (Sourires) – et entravent la circulation. Parfois aussi on oublie, sur le Paris-Granville, de mettre un peu de gasoil dans les cuves, ce qui est fâcheux.

Bref, les usagers les plus chanceux peuvent monter dans un train qui circule, mais doivent s’accommoder de conditions de transport souvent désastreuses. Plus de vente ambulante à bord, depuis le mois d’août 209, sur le Paris-Cherbourg, des wagons sans chauffage pendant plusieurs semaines, des difficultés persistantes d’accès au réseau de téléphonie mobile. Si l’on en parle moins, le Paris-Granville est lui aussi concerné, mais il est un peu éclipsé en ce moment par le Paris-Cherbourg car cette ligne connaît encore plus de retards.

La Normandie, monsieur le secrétaire d’État, est une région de seconde zone. La SNCF est devenue une immense pétaudière. On se fiche réellement de nous. Les Bas-Normands en ont ras-le-bol et je puis vous assurer que la colère gronde réellement.

La ligne Paris-Cherbourg fait heureusement – si je puis dire ! – partie des douze lignes malades identifiées par le président Pepy. Elle bénéficiera d’un plan d’urgence. C’est un premier pas, mais le délai de dix-huit mois annoncé avant les premiers résultats, qui est assez court, nous paraît très long car, dès 2009, nous avions attiré l’attention de la SNCF sur ces grosses difficultés.

Je vous remercie donc, monsieur le secrétaire d’État, de bien vouloir nous assurer de l’intérêt du Gouvernement pour la Normandie et pour ses citoyens, et de demander à la SNCF et à RFF de prendre dans les plus brefs délais des mesures concrètes qui s’imposent pour améliorer la qualité de la ligne et sa régularité. Je souhaiterais, enfin, que vous nous précisiez les sommes qui seront allouées au plan d’action que la SNCF s’est engagée à mettre en place pour améliorer ses lignes, en particulier celle de Paris à Cherbourg.

Mme la présidente. La parole est à M. Thierry Mariani, secrétaire d’État chargé des transports.


M. Thierry Mariani,
secrétaire d’État chargé des transports. Cher Philippe Gosselin, il serait difficile de ne pas être conscient de la nécessité d’améliorer la qualité de service sur ces deux lignes, dont la régularité et la qualité de service ne sont effectivement pas satisfaisantes. Vous avez décrit les aventures, ou plutôt les mésaventures que subissent fréquemment les passagers sur cette ligne.

L’État y veillera tout particulièrement, notamment en tant qu’autorité organisatrice de ces deux lignes, qui font désormais partie du périmètre de la convention relative à l’exploitation des trains d’équilibre du territoire, que j’ai signée avec la SNCF en décembre dernier.

La fameuse ligne Paris-Caen-Cherbourg a, comme vous l’avez dit, été intégrée par la SNCF dans les douze lignes sensibles concernées par le plan de renforcement de la qualité de service. Ce plan s’appuiera sur un diagnostic de la production et se traduira par une démarche d’amélioration industrielle continue sur dix-huit à vingt-quatre mois. Pour assurer ce diagnostic, l’autorité organisatrice et la SNCF ont convenu qu’un audit serait diligenté pour les lignes sensibles qui sont des lignes d’équilibre du territoire. Il s’agira – j’y insiste – d’un audit externe ; ce n’est pas la SNCF qui s’auto-inspectera. J’ai veillé à ce que l’évaluation soit confiée à quelqu’un qui ne puisse être taxé de partialité.

Concernant l’infrastructure ferroviaire, dans son discours du 29 avril 2009 sur le Grand Paris, le Président de la République a replacé le projet d’une ligne nouvelle entre Paris et la Normandie au cœur d’un projet ambitieux de développement du territoire, et précisé, le 16 juillet, qu’il profiterait également aux deux régions normandes.

Ainsi, un comité de pilotage, présidé par Jean-Pierre Duport, appuyé par Réseau ferré de France, a pour mission d’organiser un débat public pour l’automne. La Commission nationale du débat public devrait être saisie dans les prochaines semaines.

Dans ce cadre, plusieurs scénarios de desserte ont été élaborés par RFF, avec pour objectif de relier Caen à Paris en une heure trente et, si les conditions le permettent, en une heure quinze. Ces scénarios présentent chacun un embranchement en direction de la Basse-Normandie qui se raccordera à la ligne classique Paris-Caen-Cherbourg en un point qui reste à définir. Plusieurs solutions seront évaluées et proposées au débat public. Les aménagements complémentaires sur la ligne classique seront fonction de la solution qui sera retenue.

Vous allez me dire que tout cela c’est l’avenir lointain et que ce qui compte pour les habitants que vous représentez, c’est le quotidien d’aujourd’hui. Je tiens à vous dire que, s’agissant de ces douze lignes, je m’investirai personnellement pour mesurer les progrès. Les choses ne vont pas s’améliorer en quinze jours, j’en suis bien conscient, mais il est évident que l’on doit avoir rapidement des résultats que les passagers puissent sentir.

Vous m’avez demandé quels moyens seraient consacrés par la SNCF à l’opération. Le diagnostic est en train de se terminer. On pourra alors vous dire, ligne par ligne, l’effort qui sera fait. Je sais que je peux compter sur vous pour me relancer au cas où j’oublierais de le faire car je connais votre persévérance ! Je vous propose donc que nous suivions ensemble cette ligne, qui est certainement, parmi les douze, l’une de celles qui méritent encore plus d’attention.


Mme la présidente.
La parole est à M. Philippe Gosselin.


M. Philippe Gosselin
.
Je vous remercie de ces précisions, monsieur le secrétaire d’État. La ligne à grande vitesse, c’est évidemment l’avenir et vous avez raison de rappeler les engagements de l’État en la matière. J’en ai pris bonne note. Les élus, unanimes, et les habitants de cette belle région apprécieront. Mais, à court terme, nous avons, en effet, besoin d’actes. L’autocritique du président Pepy est intéressante, mais c’est sur les actes que l’on va juger car il y a un vrai ras-le-bol. Cette situation est grave pour les usagers, mais aussi pour l’économie. Je vous remercie donc de nous associer au processus. Nous serons à vos côtés, monsieur le secrétaire d’État.


La Presse de la Manche - 3 février 2011


 

Ouest France - 3 février 2011


Bioéthique : Philippe Gosselin monte au créneau pour le don d’organes

 

Bioéthique : Philippe Gosselin monte au créneau pour le don d’organes

 

 

Après plusieurs mois de travaux, le projet de loi relatif à la bioéthique a été adopté, mercredi dans la nuit, par la commission spéciale chargée de son examen. Il sera discuté en séance publique le 8 février prochain. Philippe Gosselin, Député de la Manche, Président du « Collectif Don de vie, Don de soi, grande cause nationale 2009 », est intervenu en commission pour défendre sept amendements visant à développer le don d’organes en France. «Nous manquons cruellement de greffons. 424 malades sont décédés en attente de greffe en 2008, 13 698 personnes étaient en attente d'un organe au 1er janvier 2009. Pourtant en 2006, 82% des Français se déclaraient favorables au don de leurs propres organes ! En revanche, et c’est là que le bât blesse, seuls 40% avaient fait part de leur position à leurs proches. Or c'est cet élément qui importe le plus car une carte de donneur d'organes n'a pas de valeur légale. Ce sont vers les proches que se tournent les infirmiers coordinateurs de prélèvement pour connaitre la volonté du défunt, ceux-là mêmes qui, dans le doute, s’ils n’ont pas eu connaissance de sa position, vont refuser le don. » explique le député de Saint-Lô. « C’est pourquoi, dans le cadre de la révision des lois de bioéthique, j’ai proposé la mise en place de dispositifs susceptibles de développer le don d’organes en jouant sur trois plans.

 

D’une part, renforcer la connaissance par nos concitoyens de la législation relative au don d’organes. Nous savons tous qu’il est désormais interdit de fumer dans les lieux publics, pourquoi ne savons-nous pas qu’il faut se prononcer de son vivant sur le don d’organes, soit en s’inscrivant sur le registre du refus, soit en informant ses proches ? J’ai proposé d’instituer une campagne nationale annuelle d'information et de sensibilisation à destination du grand public sur le don de sang, de plaquettes, de plasma, de moelle osseuse et d'organes qui serait diffusée gratuitement sur les chaînes de télévision et les radios publiques comme en 2009 avec la grande cause nationale « Don de vie ». Désireux d’informer plus particulièrement les jeunes, qui sont souvent plus réceptifs sur ce sujet et sont des relais efficaces auprès des familles, j’ai également proposé de communiquer sur le don de vie et le don de soi dans les lycées et lors de la journée Défense et Citoyenneté (ex-JAPD).  

 

D’autre part, faciliter la transmission de la volonté de chacun et renforcer l’effectivité du don. J’ai proposé de créer une mention sur la carte vitale ou sur le dossier médical personnalisé indiquant « A été informé de la loi sur le don d’organes ». Cette mention faciliterait le travail des infirmiers coordinateurs de prélèvement qui rencontrent les proches et donnerait également aux familles un indice précieux qui pourrait les aider à mieux témoigner de la volonté de la personne défunte. En effet, si celle-ci avait été informée de la loi et ne s’était pas inscrite sur le registre du refus de son vivant, on peut légitimement penser qu’elle était favorable au don d’organes après sa mort.

 

Enfin, améliorer le statut des donneurs eux-mêmes. J’ai déposé un amendement visant à assurer aux donneurs prélevés de leur vivant qu’ils ne subiront aucune restriction au niveau des assurances et des banques. Le prélevé doit être considéré comme sain, ce critère ne doit pas entrer dans les questionnaires de santé des assureurs.» précise Philippe Gosselin. « Tous mes amendements ont été adoptés en commission ce qui me réjouit vivement. Il est temps d’agir ! La grande cause nationale « Don de vie » en 2009 a été un premier pas, il faut désormais transformer l’essai pour sauver encore plus de vies. »