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Réaction de Philippe Gosselin suite à la publication du rapport relatif à la révision des lois de bioéthique


Le rapport de la mission d'information parlementaire conduite par Jean Leonetti (UMP) et Alain Claeys (PS) sur la révision des lois bioéthiques a été rendu public le 20 janvier dernier.
Philippe Gosselin, secrétaire de cette mission, réagit aux propositions énoncées.

 

"Je voudrais tout d'abord saluer la qualité des travaux et de la réflexion menée. La richesse des auditions a été exceptionnelle et au-delà d’approches différentes, cela restera une mission passionnante, y compris sur le plan personnel.

Je me réjouis, bien sûr, de la réaffirmation de principes et de valeurs bien admises et partagées en France. Fondées sur l’article 16 du code civil et l’indisponibilité du corps humain, ce sont toujours la gratuité, l’anonymat et la dignité qui assurent le socle commun.

Je voudrais, en revanche, formuler quelques réflexions et observations relatives à certaines propositions du rapport.

1) Le maintien de l’interdit de la recherche sur l’embryon (proposition n° 43)
C’est un des points qui a été très discuté et les échanges ont été nombreux. Si des dérogations sont envisagées, il me semble indispensable de maintenir la symbolique de l’interdit et dans ce sens la proposition me paraît équilibrée.
Il existe cependant des recherches alternatives sur d’autres cellules humaines (cellules souches adultes, cellules souches de cordon ombilical ou les IPS) voire animales et il me paraît important de les encourager et de les promouvoir.

2) Le diagnostic préimplantatoire (DPI) (proposition n° 26)
L’encadrement du DPI me paraît nécessaire et l’absence de liste a priori des maladies susceptibles de faire l’objet de ce diagnostic est à saluer.
Mais pourquoi alors cibler la trisomie 21 ? Il y a là une dérive que j’estime dangereuse. Si la recherche sur la maladie est, bien sûr, nécessaire, l’élimination à tout prix (et sur quels critères ?) est porteuse d’un eugénisme qui ne dirait pas son nom. C’est aussi, dès aujourd’hui, stigmatiser les personnes atteintes de cette maladie ainsi que leur famille.
Ce premier pas, qui ouvre la porte ensuite à d’autres handicaps, et pourquoi pas un jour à de simples « anomalies », me semble donc à revoir.

3) Autoriser le transfert post mortem d’embryon (proposition n°3)
J’ai bien noté le caractère exceptionnel de cette proposition. Je ne sous-estime pas, bien sûr la douleur et l’épreuve pour les familles concernées par le deuil du conjoint.
Mais cette proposition me paraît en contradiction totale avec l’intérêt de l’enfant à naître (proposition 4). Elle est par ailleurs discriminatoire. Seule une femme pourrait le cas échéant bénéficier de cette mesure sauf à considérer qu’un jour la pratique des mères porteuses serait reconnue ce qui, au contraire, a fort opportunément été repoussé.

4) Les embryons surnuméraires (proposition 15)
Il est proposé de maintenir le cadre actuel.
Il n’est pourtant pas vraiment satisfaisant. Sans méconnaître les difficultés, d’autres voies sont possibles : l’Allemagne ou l’Italie constituent à cet égard de bons exemples. Pourquoi ne pas les imiter ? Une démarche progressive et volontaire de la réduction de la production d’embryons surnuméraires est possible.

5) Oui au don en général !
L’ensemble des propositions sur le don d’organes et de tissus est globalement positif qui reste fidèle aux valeurs et au modèle français (proposition n°53 à n° 71).
La pédagogie est cependant un élément essentiel. Si, proposition 93, un enseignement aux problèmes de la bioéthique est envisagé, il doit vraiment inclure la sensibilisation au don sous toutes ses formes, dans la continuité de la Grande Cause nationale 2009 :

« Don de sang, de plasma de plaquettes, don de moelle osseuse, don d’organes et de tissus ». Il est en effet essentiel sur tous ces sujets d’informer, de communiquer et de sensibiliser dès le plus jeune âge, car, au final, c’est un formidable hymne à la vie."



 

drogue - trafic - lutte et prévention. politiques communautaires

Question n°68797
Ministère interrogé : Intérieur, outre-mer et collectivités territoriales

Texte de la question

M. Philippe Gosselin attire l'attention de M. le ministre de l'intérieur, de l'outre-mer et des collectivités territoriales sur les conséquences de la politique indulgente menée par les Pays-Bas à l'égard des drogues. En effet, le trafic de stupéfiants en France prend majoritairement sa source chez ce pays voisin. Notre politique de lutte ne peut donc porter ses fruits si les Pays-Bas n'imposent pas des contrôles plus stricts. Les dégâts physiques, psychologiques et sociaux des stupéfiants sur les individus qui en consomment sont considérables. C'est pourquoi il lui demande dans quelle mesure un groupe de travail pourrait être créé, au niveau européen, afin de réfléchir aux moyens de lutter efficacement et harmonieusement contre les trafics de drogues.

Texte de la réponse (publié au JO le 06/04/2010)

Le ministre de l'intérieur, de l'outre-mer et des collectivités territoriales a fait de la lutte contre le trafic des stupéfiants une priorité. L'action des groupes d'intervention régionaux (GIR) a été recentrée sur cette forme de délinquance. Pour amplifier et mieux coordonner l'action, un plan antidrogue vient d'être adopté, comportant un volet diplomatique visant à renforcer l'action au niveau de l'Union européenne (UE). Un secrétaire général chargé de la lutte contre les trafics de drogue a en outre été nommé. Cette mobilisation renouvelée va permettre d'intensifier les actions déjà menées au niveau national et international. Une importante coopération bilatérale existe avec les Pays-Bas. Un groupe de haut niveau franco-néerlandais pour la lutte contre le trafic de stupéfiants a notamment été mis en place. Une coopération quadripartite est également menée entre la France et les États du Benelux. La France est ainsi présente, lors des contrôles ferroviaires et aériens, dans les centres de coopération policière et douanière et au sein d'équipes mixtes franco-néerlandaises chargées de la lutte contre les stupéfiants. La France et les Pays-Bas participent en outre au Centre opérationnel d'analyse du renseignement maritime pour les stupéfiants (MAOC-N), basé à Lisbonne et chargé de lutter contre le trafic de cocaïne par voie maritime en provenance d'Amérique du Sud. Par ailleurs, les Pays-Bas ont entrepris depuis 2003 de durcir leur politique en matière de drogue et, en 2009, certaines initiatives locales de restriction des conditions de vente de cannabis dans les coffee shop ont incité le gouvernement néerlandais à réglementer plus sévèrement la culture du cannabis, accentuer la lutte contre les points de vente non tolérés et le tourisme de la drogue. Une approche commune au niveau de l'UE est nécessaire, et de nombreuses actions sont déjà engagées. Elles ont abouti à des réalisations importantes, notamment les équipes communes d'enquête (dont une équipe commune franco-néerlandaise, travaillant sur des faits de blanchiment de fonds dans le cadre d'un trafic de stupéfiants) ou le mandat d'arrêt européen. Plusieurs instances de l'UE travaillent sur ce sujet (Eurojust, le Collège européen de police, l'Observatoire européen des drogues et toxicomanies, divers groupes de travail du Conseil, notamment le groupe horizontal « drogue », etc.). La lutte contre le trafic de stupéfiants est par ailleurs l'un des champs d'intervention d'Europol (appui aux services d'enquêtes des États membres ; recours à quatre fichiers thématiques d'analyse criminelle spécialement consacrés à la cocaïne, à l'héroïne, au cannabis et aux drogues de synthèse, etc.). Le comité de sécurité intérieure créé par le traité de Lisbonne va en outre permettre une meilleure coordination opérationnelle entre les États membres, notamment en matière de trafics de drogue. L'UE s'est dotée, sous présidence française, d'un plan d'action antidrogue pour la période 2009-2012, et le programme pluriannuel de Stockholm (2010-2014) sur l'espace de sécurité, de justice et de liberté réaffirme le caractère prioritaire de la lutte contre le trafic de stupéfiants. Il reste un champ important de coopération et d'initiatives pour l'UE et ses États membres. Le ministre de l'intérieur, de l'outre-mer et des collectivités territoriales a proposé à ses homologues européens la mise au point d'un pacte européen contre le trafic international de drogue. Cette idée a été endossée par le Conseil justice et affaires intérieures du 25 février. Les travaux en cours pourraient permettre l'adoption de ce pacte d'ici à la fin de la présidence espagnole. Ce pacte européen contre le trafic international de drogue viserait à entraver les routes de la cocaïne en Afrique de l'Ouest et les routes de l'héroïne dans les Balkans. Il comporterait aussi des mesures spécifiques sur l'identification et la saisie des avoirs criminels.


fonction publique territoriale - filière médico-sociale - revalorisation

Question n°68278
Ministère interrogé : Budget, comptes publics, fonction publique et réforme de l'Etat

Texte de la question

M. Philippe Gosselin attire l'attention de M. le ministre du budget, des comptes publics, de la fonction publique et de la réforme de l'État sur les nombreuses difficultés de recrutement que rencontrent les établissements médico-sociaux, notamment les EHPAD, gérés par un centre communal d'action sociale (CCAS). En effet, le statut des personnels soignants de la filière sociale et médico-sociale territoriale est beaucoup moins avantageux que celui de la fonction publique hospitalière. Les personnels sous statut territorial doivent ainsi passer un concours sur épreuves pour accéder à la titularisation et ne disposent pas de certaines primes spécifiques à la fonction publique hospitalière. Par conséquent, les CCAS rencontrent des difficultés pour recruter ces personnels médicaux ce qui pose de réels problèmes en matière d'accès aux soins des résidents des établissements qu'ils gèrent. Il le remercie donc de bien vouloir lui indiquer la position du Gouvernement sur ce dossier et les mesures susceptibles d'être mises en oeuvre pour rétablir une égalité de traitement entre des personnels qui exercent les mêmes missions médico-sociales, bien qu'appartenant à deux fonctions publiques différentes. Ceci permettrait de rendre les métiers d'infirmier et d'aide-soignant en EHPAD territoriaux plus attractifs.

Texte de la réponse (publié au JO le 17/08/2010)

Le ministre du travail, de la solidarité et de la fonction publique a pris connaissance avec intérêt de la question relative aux difficultés de recrutement des personnels soignants territoriaux que rencontrent les établissements médico-sociaux. Afin de répondre aux difficultés rencontrées par les collectivités territoriales pour recruter les personnels soignants exerçant leurs fonctions dans les établissements médico-sociaux, le ministère de l'intérieur, de l'outre-mer et des collectivités territoriales a engagé une réflexion dont l'objectif est de rendre plus attractifs les emplois territoriaux relevant du secteur médico-social et de mettre en place des modalités d'accès à la fonction publique territoriale équivalentes à celles utilisées dans la fonction publique hospitalière pour des emplois de même nature. C'est dans ce cadre qu'est intervenu le décret du 4 avril 2008 qui a redéfini les modalités de recrutement dans les cadres d'emplois des auxiliaires de puériculture et des auxiliaires de soins territoriaux dans le sens d'un allègement et d'une professionnalisation des épreuves. Désormais, les concours de recrutement dans ces deux cadres d'emplois comportent une seule épreuve consistant en un entretien permettant au jury de sélectionner les candidats sur leur motivation et leur aptitude à exercer leur profession au sein d'une collectivité territoriale. Par ailleurs, un projet de décret présenté au Conseil supérieur de la fonction publique territoriale du 28 avril 2010 modifiant le décret du 28 août 1992 portant statut particulier du cadre d'emplois des auxiliaires de soins territoriaux prévoit l'ouverture du concours par spécialité. Cette modification va dans le sens d'une clarification de la liste d'aptitude et d'une meilleure identification des besoins des employeurs locaux. Quant aux modalités de recrutement des infirmières territoriales, la réflexion va se poursuivre et s'inscrire dans le cadre des dispositions qui résulteront du projet de loi relatif à la rénovation du dialogue social dans la fonction publique. S'agissant du régime indemnitaire, celui-ci est régi par le principe de parité entre fonction publique territoriale et fonction publique de l'État, chaque collectivité définissant librement, par délibération, le régime indemnitaire applicable à ses fonctionnaires, dans la limite de celui des fonctionnaires de l'État. Le décret du 6 septembre 1991 détermine le corps de référence à l'État de chaque cadre d'emplois territorial. Au sein de la filière médico-sociale, les personnels soignants ont pour corps de référence les personnels civils de santé du ministère de la défense ou de l'Institution nationale des invalides. Le régime indemnitaire de ces personnels est déterminé par les arrêtés des 27 mai 2005 et 1er août 2006, lesquels s'appuient eux-mêmes sur les indemnités perçues dans la fonction publique hospitalière. La collectivité, si elle le décide, peut donc délibérer pour attribuer aux personnels soignants territoriaux un régime indemnitaire de même importance. Pour les autres agents exerçant des fonctions médico-sociales, le régime indemnitaire dépend du corps de référence au sein de la fonction publique d'État. Ainsi, les agents sociaux territoriaux - qui peuvent travailler également au sein d'établissements pour personnes âgées - peuvent percevoir un régime indemnitaire équivalent à celui des adjoints administratifs du ministère de l'intérieur, de l'outre-mer et des collectivités territoriales travaillant en préfectures. À ce titre, ils ne pouvaient bénéficier de l'indemnité forfaitaire des dimanches et jours fériés perçue par les personnels soignants. Une disposition législative, issue de la loi du 19 février 2007 relative à la fonction publique territoriale, permettant la création, pour les agents de la filière médicosociale, d'un régime indemnitaire spécifique (art. 68 de la loi du 16 décembre 1996), le décret n° 2008-797 du 20 août 2008 a instauré une indemnité forfaitaire pour travail du dimanche ou d'un jour férié. Cette indemnité permet aux agents sociaux de pouvoir bénéficier d'une indemnité d'un montant équivalent à celui pouvant être perçu par les personnels soignants.